L’adolescence constitue ainsi tout à la fois une période de transition et de maturation et nécessite la mobilisation des capacités d’adaptation de l’adolescent et de son entourage.
Le début de l’adolescence
– entre 10 et 12 ans pour les filles et 11 à 13 ans pour les garçons
C’est une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte, au cours de laquelle l’adolescent sort de la phase de latence, on observe une réactivation des pulsions œdipiennes.
L’enfant délaisse alors ses jeux autrefois familiers, cherche l’isolement et l’intimité.
Il amorce le processus de séparation/individuation et se rapproche de ses pairs. Sur le plan émotionnel, l’expression se fait essentiellement en acte avec des difficultés de verbalisation des affects.
Des préoccupations liées à son image corporelle apparaissent avec les premiers signes de la puberté. La croissance modifie le rapport au monde de l’adolescent. Certains commencent à ressembler physiquement à un adulte sans pour autant avoir achevé leur maturation psychologique.
Les jeunes filles peuvent passer des heures devant leur miroir, cherchant à reprendre la maîtrise sur ce corps qui se modifie malgré elle ; les garçons peuvent se questionner sur la normalité du développement de leurs caractères sexuels.
La mi-adolescence
– entre 13 et 16 ans pour les filles et entre 14 et 17 ans pour les garçons
C’est une phase d’expérimentation et de prise de risques. Sur le plan physique, l’adolescent poursuit son travail d’intégration des dernières transformations pubertaires.
Sur le plan psychique, il accède à la subjectivation : il se construit ainsi en tant que sujet suite au travail de séparation/individuation qu’il a amorcé à la phase précédente. “pour savoir qui je suis, j’ai besoin de ressembler à quelqu’un et en même temps je ne peux être moi-même qu’en me différenciant d’autrui.”
Ce mouvement vers l’extérieur consiste aussi en un réinvestissement de l’énergie pulsionnelle vers des activités variées, physiques, intellectuelles ou artistiques qui fournissent à l’adolescent des médias d’expression émotionnelle et peuvent le guider en dehors de cette période de vulnérabilité. Il s’interroge sur le sens de la vie.
La fin de l’adolescence (17-21 ans)
C’est la consolidation des dernières étapes du développement pubertaire. Le grand adolescent est plus stable émotionnellement. Il s’intéresse aux autres et à leurs désirs, stabilisant ainsi ses relations affectives et sexuelles. L’identité est plus affirmée, en particulier l’identité sexuelle.
Les rapports aux pairs restent importants, mais plus sur le mode des relations duelles. Il a, à présent, la capacité de mener un raisonnement complet. Il se préoccupe de l’avenir et, en s’intéressant à la culture et aux origines, il cherche sa position dans la société.
Certains facteurs de risque, tels que des antécédents de carences, d’excès ou d’ambivalence dans les liens familiaux, peuvent entraver le travail psy- chique de l’adolescence et ainsi amener l’adolescent à attaquer son propre corps (mouvements d’autoagressivité, troubles des conduites alimentaires) ou remplacer leur dépendance ressentie vis-à-vis d’autrui, insupportable à leurs yeux, en une dépendance envers les produits, conduites, objets addictifs qu’ils ont l’illusion de pouvoir maîtriser ; des mouvements dépressifs sont fréquents.